Page:Nouveau Bulletin des Sciences, Tome 1.djvu/168

Cette page n’a pas encore été corrigée
( 156 )

obtenir qu’un charbon faisant effervescence, nous en avons conclu que, si par une forte chaleur, il y avoit production de métal, le gaz oxide de carbone devoit le détruire à mesure que la chaleur devenoit moindre. C’est ce que M. Curaudau, depuis, a prouvé plus directement au moyen d’un artifice qui consiste à présenter un corps froid aux vapeurs des métaux, lorsqu’elles sont encore exposées à une chaleur rouge : alors étant subitement condensées, elles n’ont pas le tems de s’altérer ; quoi qu’il en soit, il ne résulte delà qu’un procédé très-défectueux pour séparer les métaux des alcalis ; parce que d’une part, lorsqu’on n’ajoute point de fer au mélange, ou qu’on ne met point ce mélange dans un canon de fusil, on n’en obtient que très-peu de métal ; et que de, l’autre, le peu de métal qu’on obtient, est impur et contient beaucoup de charbon. Au lieu de charbon, nous ne doutons point qu’il seroit possible de substituer le manganèse et le zinc au fer, dans la préparation de ces métaux.

L’ammoniaque nous a aussi offert avec le métal des phénomènes dignes de la plus grande attention. Lorsqu’on met ce métal en contact avec le gaz ammoniaque et qu’on le fait fondre, le métal disparoît peu-à-peu, se transforme en une matière grise, noirâtre, qui se fond très-facilement. Il y a une absorption variable qui est tantôt du tiers, tantôt de moitié, quelquefois des deux tiers, et toujours le gaz restant n’est que du gaz hydrogène pur. Nous reviendrons sur cette expérience dans le prochain Bulletin.
Enfin l’acide fluorique nous a encore offert avec le métal des phénomènes très-importants. Nous avons mis dû métal de la potasse dans du gaz acide fluorique sec ; Il n’y a eut aucune action à froid ; mais lorsque nous avons chauffé le métal, il s’est terni, et bientôt s’est vivement enflammé. Tout le gaz a disparu, il né s’en est développé aucun autre, et le métal s’est converti en une matière noirâtre. Ayant examiné cette matière noirâtre, nous avons vu qu’elle ne faisoit aucune effervescence avec l’eau, qu’elle contenoit du fluate de potasse et une très petite quantité de charbon provenant du métal employé. On peut donc présumer que nous avons décomposé l’acide fluorique ; mais cette décomposition ne sera démontrée, et nous ne l’admettrons qu’autant que nous en séparerons le radical, et qu’avec ce radical nous pourrons reformer cet acide.
(La suite au numéro prochain.)

MATHÉMATIQUES.

Traité de la résolution des équations numériques ; par M. LAGRANGE. (Seconde Édition.)

En annonçant cette seconde édition, nous nous sommes seulement