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de la soude est liquide au-dessus de zéro, avant de lui faire subir cette opération, il faut le congeler en le mettant dans un mélange refroidissant. On peut cependant aussi parvenir à le réunir par une légère agitation. Il faut éviter lorsqu’on prépare ces métaux, d’employer des substances contenant du carbone ; car ils en retiendroient une plus ou moins grande quantité, et jouiroient de propriétés très-variables. Si on suit exactement ce procédé, il est impossible de ne point réussir dans la préparation de ces métaux. Dans chaque opération, nous en obtenons au moins vingt grammes, et nous en obtiendrions beaucoup plus si nos tubes éloient plus larges. M. Hachette, la répétant pour la première fois, en a obtenu lui-même une grande quantité.


Propriétés du métal de la potasse.

Ce métal a un éclat métallique semblable à celui du plomb. On peut le pétrir entre ses doigts comme de la cire, et le couper plus facilement que le phosphore le plus pur. Sa pesanteur spécifique est de 0.874, celle de l’eau étant 1. Aussitôt qu’on le jette sur l’eau, il s’enflamme et se promène lentement sur ce liquide ; lorsque l’inflammation cesse, il se fait ordinairement une petite explosion, et il ne reste dans l’eau que de la potasse caustique très-pure. Pour déterminer la quantité d’hydrogène que le métal dégage dans son contract[sic] avec l’eau, nous en avons rempli un tube de fer qui avoit reçu par là un accroissement eu poids de 2.284 grammes, et nous avons introduit le tube fermé par un disque de verre, sous une cloche pleine d’eau. À peine l’eau a-t-elle touché le métal qu’il a été projeté contre la partie supérieure de la cloche en dégageant beaucoup de gaz hydrogène, mais sans aucune apparence d’inflammation.

Ce gaz hydrogène étoit très-pur, et formoit un volume de 648.92 centimètres cubes, le thermomètre étant à 6°., et le baromètre à 76 centimètres.

Le métal de la potasse se combine très-bien avec le phosphore et le soufre ; cette combinaison est si intime qu’au moment où elle a lieu, il y a grand dégagement de chaleur et de lumière. Le phosphure projeté dans l’eau y forme beaucoup de gaz hydrogène phosphore qui s’enflamme ; le sulfure y forme sans doute un sulfate et un sulfure hydrogéné.

Il se combine aussi avec un grand nombre de métaux, et sur-tout avec le fer et le mercure. Tandis qu’il rend le fer mou, il donne de la dureté au mercure ; et selon que ces alliages contiennent plus ou moins du métal, il décompose l’eau plus ou moins rapidement. Tous deux se font aisément. Pour obtenir le premier, il faut chauffer assez fortement les deux matières ensemble ; mais à peine le métal de