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suivre la même voie que cet illustre physicien. Mais la quantité d’oxigène que l’on doit trouver est si considérable, que l’imperfection des procédés ne peut entièrement déguiser la présence de ce corps. Il est même remarquable que les anciennes analyses n’offrent aucune trace de l’erreur considérable qu’on a dû commettre par l’omission d’un de ses principes.

Pour s’assurer que ces analyses ne sont point affectées par ce déficit, l’auteur applique aux résultats publiés en 1785, par M. Berthollet le père, confirmés depuis par le docteur Austin, et 15 ans après par M. Dayy lui-même, les densités des gaz hydrogène et azote déterminées par MM. Biot et Arrago, et il compare les proportions d’hydrogène et d’azote qui résultent de là avec la densité de l’ammoniaque, que les observations de M. Kirwan, celles de M. Davy, et celles plus récentes de MM. Biot et Arrago, fixent d’une manière précise. L’accord qui règne entre ces diverses déterminations, ainsi que le calcul du pouvoir réfringent paroissent indiquer que les quantités d’hydrogène et d’azote admises dans l’ammoniaque, s’éloignent peu de la vérité, et ne sont pas favorables à l’assertion de M. Davy. Cependant en mettant à cette analyse les soins et l’exactitude que la perfection des instrumens et des procédés a introduits dans ces opérations, il étoit possible que l’on fût conduit à des résultats différens.

L’auteur a donc cru devoir la répéter par les moyens les plus directs. Dans cette intention, il a déterminé l’expansion que reçoit le gaz ammoniaque, lorsque, par l’effet de commotions électriques longtems répétées, ses élémens ont repris l’élasticité qui leur est naturelle. L’analyse du mélange gazeux qui est le résultat de cette opération, a appris ensuite la nature et la porportion[sic] des substances qui le composent. La moyenne d’un grand nombre d’expériences indique que, lorsque l’ammoniaque est décomposée par le fluide électrique, son volume augmente dans le rapport de 100 à 204 ; et que le gaz ainsi formé, est composé de 755 d’hydrogène, et 245 d’azote. D’où il suit qu’un litre de gaz ammoniaque donne 2.04 litres d’un mélange gazeux qui contient 1.54 litre d’hydrogène, et 0.50 litre d’azote. Or des nombres rapportés dans le mémoire de MM. Biot et Arrago sur le pouvoir réfringent des gaz, on déduit que à 0 de température, et sous une pression de 0.76 mètre, le litre de gaz hydrogène pèse 0.095 grammes ; le litre d’azote 1.259 grammes, et le litre d’ammoniaque 0.775 grammes. Ainsi la somme des poids d’hydrogène et d’azote extraits de 0.775 grammes d’ammoniaque, est 0.776 grammes : ce qui donne pour les proportions de l’ammoniaque exprimées en poids 18.87 hydrogène, 81.13 azote.

L’auteur tire de là cette conséquence : L’ammoniaque est composée d’hydrogène et d’azote, et l’on ne peut y trouver d’oxigène, à moins