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pût se naturaliser en France, et à faciliter aux cultivateurs le moyen de faire des essais : mais sans une instruction détaillée et savante sur la manière de la cultiver, sur les espèces qu’il faudroit préférer dans les climats de la France où il seroit possible de l’introduire, les essais des cultivateurs, laissés à eux-mêmes, auroient une divergence qui pourroit devenir fatale à cette entreprise, ou du moins en retarder sensiblement les progrès. M. de Lasteyrie, par ses connoissances, ses voyages agronomiques dans presque toute l’Europe, et sur-tout dans les parties les plus méridionales, est bien à même de donner aux cultivateurs des instructions précieuses sur la culture du coton. Ce livre contient non-seulement ce qu’il a eu occasion de voir pratiquer, mais aussi ce que les auteurs des nations qui possèdent cette plante et la cultivent nous ont appris sur ce sujet. Les circonstances particulières de la France demandent des modifications nécessaires, qu’il propose, fondé sur les examens de ces mêmes circonstances, et de la nature des diverses espèces de coton. L’ouvrage est divisé en trois parties, dont la première est destinée à démontrer la possibilité d’introduire le cotonnier en France avec profit ; la seconde expose tous les détails de la culture de cet arbuste, ses maladies, les accidens auxquels il est exposé, sa récolte, la façon de le préparer, etc. On trouve dans la troisième une notice critique de toutes les manières de cultiver le cotonnier, suivies par les différens peuples des quatre parties du monde.

C. P. L.

MÉDECINE.

MATIÈRE MÉDICALE.

Expériences sur l’Opium ; par M. Nysten.

Société philom. L’opium du commerce isolé des substances étrangères qu’il contient, étant encore un composé de plusieurs principes différens les uns des autres, on a attribué à chacun d’eux des vertus médicales particulières. Ainsi la partie aromatique de l’opium paroissant, à cause de sa volatilité, plus propre que les autres à se porter au cerveau, on lui a attribué la propriété narcotique ; et comme les résines sont en général irritantes, on a cru que la partie de l’opium que l’on a regardée comme résineuse jouissoit de la même propriété, et c’est à elle que l’on a attribué les phénomènes nerveux produits par l’opium administré à une dose un peu forte. On a supposé en conséquence que la partie dite gommeuse de l’opium, isolée d’une part de la partie aromatique, et de l’autre de la partie résineuse, devoit jouir de la propriété exclusivement