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Des embarras étrangers à la Société philomathique firent interrompre, en mars 1805, la publication du Bulletin des sciences, que cette société avoit fait paroître pendant plusieurs années, et qui avoit mérité la bienveillance et l’approbation de tous ceux qui s’intéressent à l’avancement des sciences et des arts. Les vues d’après lesquelles ce Journal avoit été entrepris, la manière impartiale avec laquelle il étoit rédigé, sa forme, la modicité même de son prix, le rendoient singulièrement utile et agréable à cette classe importante de lecteurs, qui désire sur-tout être informée des bornes actuelles de nos connoissances, et qui cherche à les reculer. Tout porte à croire qu’ils apprendront avec plaisir que l’on en reprend la publication, sans rien altérer dans le plan, ni dans la manière de l’exécuter.

Qu’il nous soit permis de leur rappeler en peu de mots ce qui distingue ce Journal de tous les autres.

La plupart des journaux littéraires, soit de la France, soit de l’étranger, se proposent, il est vrai, de faire connoître les nouvelles découvertes, mais ils donnent principalement l’analyse des nouveaux livres, dans lesquels il ne peut se trouver que rarement des faits ou des procédés nouveaux, ou bien ils se remplissent de mémoires originaux, dans lesquels l’exposition longue et détaillée des faits est accompagnée de toutes les idées qui y ont conduit, de toutes les expériences qui les ont confirmées, de toutes les objections qu’on pouvoit y opposer, et des raisonnemens qui les détruisent.

Cette organisation, commune à presque tous les journaux, très-bonne et très-utile en elle-même, en rend néanmoins la lecture longue et pénible, et l’acquisition fort coûteuse. L’homme peu fortuné, et celui qui a peu de loisir, sont par conséquent privés de ce moyen d’être au courant des découvertes, qu’aucun autre ne peut remplacer, lorsqu’on est sur-tout éloigné des Capitales, et de la communication des savans. Beaucoup de personnes studieuses, beaucoup de têtes bien organisées qui se trouvent dans de pareilles circonstances, seroient cependant bien capables de contribuer aux progrès des connoissances, si l’ignorance de ce que l’on a fait, et la crainte de ne travailler que sur des objets déjà connus, ne les décourageoient.

Ce Bulletin, différent en cela des autres journaux, est exclusivement destiné à publier les découvertes nouvelles, et les nouveaux faits intéressans, observés par les savans de tous les pays, et souvent même avant l’impression des mémoires et des ouvrages par lesquels leurs auteurs doivent les communiquer au public. Aussi peu dispendieux que peu volumineux, il est à la portée de toutes