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LA FÉE


Il en est encore une au monde,
Je la rencontre quelquefois,
Je dois vous dire qu’elle est blonde
Et qu’elle habite au fond des bois.

N’était que Vous, Vous êtes brune
Et que Vous habitez Paris,
Vous vous ressemblez… sous la lune,
Et quand le temps est un peu gris.

Or, dernièrement, sur ma route
J’ai vu ma fée aux yeux subtils :
« Que faites-vous ? » — « Je vous écoute. »
— « Et les amours, comment vont-ils ? »

« Ah ! ne m’en parlez pas, Madame,
C’est toujours là que l’on a mal ;
Si ce n’est au corps… c’est à l’âme.
L’amour, au diable l’animal ! »