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LES YEUX


Les veilleuses dont notre nuit est parfumée
Sont des sœurs dont les longs regards sont des secrets
Et les yeux de nacre et de perle des coffrets
Nous pénètrent, et sur la basse cheminée,

Le miroir où ta beauté nue est confirmée
Répète ces regards et ces yeux indiscrets,
Qui troublants comme les feux pâles d’un marais,
Hantent le cœur du doux poète et de l’Aimée.

O ces yeux, tous ces yeux, dans le calme aromal
De l’amour, sont d’autant plus tendres qu’ils font mal
Et notre âme connaît des terreurs, pourtant pures.

Mais quand l’aube s’abat sur nos chastes volets,
La fenêtre a deux yeux bleus et vides, si laids
Que nous tirons sur nous toutes les couvertures.

G. N. L. F.