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LES TROIS ÉPINGLES


Paul est, offerte par Hécate,
L’épingle d’ivoire enchanté
De qui la tête délicate
Reluit, piquée à la cravate
De la belle Fatalité.

Et vous, vous êtes, Delahaye,
Dardant l’éclair de vos vingt ans,
Pareil aux roses de la haie,
Celle à tête d’or, qu’on sait vraie,
Sur la chemise du Printemps.

Mais moi, qu’on vend à la douzaine
Pour vingt sols, j’en fais les aveux,
Humble épingle à tête d’ébène,
Je ne verrai finir ma peine
Que plantée haut dans Ses cheveux.

(Écrit en 1877 ou 78).