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DOMPTEUSE


Elle vint dans Ninive énorme, ou sont les fous
Qui veillent dans les lits et dorment sur les tables,
Et le théâtre est cendre où, les soirs ineffables.
Elle noyait sa tête aux crins des lions doux.

Fixant sur eux des yeux charmeurs comme en des fables,
Elle allait, éteignant leurs cris dans ses genoux,
Calme, et trouvant l’odeur des palmes et des sables
Au souffle de leur geule errant sur ses seins roux.
 
Ses cheveux fiers, sa main doucement suspendue,
Ses robes dans leur fleur ne l’ont point défendue.
Un jour la griffe immense et tranquille la prit.

La foule ayant fui blème, un parfum pour des âmes
Sembla mêler, le long des promenoirs à femmes,
Le sang de la Dompteuse aux roses de la Nuit.

G. N.