Page:Nouveau - Valentines et autres vers, 1921.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
PRÉFACE

Énumérant les milieux où il fréquentait, j’ai nommé les peintres. Lui-même peignait avec talent. Un poème d’Amour est consacré au Christ de Saint-Géry,

Ce vrai christ catholique éperdu de bonté,


qu’il fit pendant les vacances de 1877, alors qu’il était à Arras l’hôte de Mme Verlaine et de son fils. L’expression « copie exquise » n’est pas un terme de complaisance. Germain Nouveau, par l’influence de son ami, revenait à la foi, aux pratiques du catholicisme, et le crucifix distingué en cette vieille église par ses yeux d’artiste et de poète, il l’avait reproduit, vraiment, avec toute son âme.

C’est peu après — nous étions en correspondance depuis plusieurs mois — que je le rencontrai à Paris, dans un hôtel de la rue des Boulangers. Il y avait pour voisins de table, et pour amis, Jean Richepin et Raoul Ponchon. Quand il fut au bout de son rouleau, ce qui ne tarda guère, il se décida à imiter un camarade et accepta l’emploi d’expéditionnaire au ministère de l’Instruction publique.

En cette vieille maison de la rue de Grenelle qui appartint jadis au comte de Rochechouart, puis au duc de Castiglione, puis à Mme Swetchine, avant de voir s’accumuler dans ses combles, à ses étages, dans ses dépendances, tant de papiers remués sans cesse ou dormant d’un profond sommeil, il suivait ou précédait de bien peu une invasion de littérateurs : Guy de