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POÉSIES D’HUMILIS 99

Rêvant de Nazareth, sous cette loi divine,
Ils fondront leurs regards et marieront leurs voix
Dans fidéal baiser que l’âme s’imagine.

Qu’ils dorment sur la planche ou sur le lit des rois,
Le monde les ignore, et leur secret.sommeille
Mieux qu’un trésor caché sous l’herbe au fond des bois.

La nuit seule le conte à l’étoile vermeille

Pour eux, laissant la route aux cavaliers tougueux
Dans le discret sentier où l’àme les surveille,

Ils ne sont j jamais deux, le nombre belliqueux,
Jamais deux, car l’amoursans fin les accompagne~
Toujours Trois, car Jésus est sans cesse avec eux.

Paisibles pèlerins à travers la campagne

Et la ville où leurs pieds fleurent l’odeur du thym;
Et l’époux reste amant, et la Vierge e compagne.
De l’aurore de soie au couchant de satin,

Leur doux travail embaume., et leur pur sommeil prie,
De l’étoile du soir et celle du matin.

Ce sont des enfants blancs de la Vierge Marie,
Rose de l’univers par la simplicité,

Et mère glorieuse autant qu’endolorie.