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« Vers l’infini qu’il veut savoir ;
« Je traduis l’âme et je sais comme
« Crie et se tord son désespoir ;
« Mais ma fougue intense se brise
« Où sa course folle s’enlise
« Au même bord silencieux ;
« Je ne saurais jamais mieux qu’elle
« Forcer cette porte éternelle
« De ses destins mystérieux !… »
Houhouhouhouhouhou, bruit sourd de la tempête,
Hourras retentissants passant sur notre tête,
Oh ! le monde emporté, Dieu puissant, quelle fête !
C’est bien ainsi qu’en nous font le mal et le bien,
Quand, nous écartelant, ils se livrent bataille.
Mistral, apprends-nous donc le courage qui raille,
Donne-nous la force qui tient.

Alors le desservant ferma son bréviaire ;
Il avait terminé l’office et sa prière.
Le Mistral se mourait murmurant, langoureux
Comme un cœur apaisé qui se souvient à peine ;
Dans l’air plus cristallin, le soleil sur la plaine
Jetait son or plus lumineux.

Laurence Nouveau-Manuel.