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L’ENFANT PALE



C’est la triste feuille morte
Que le vent d’octobre emporte,
C’est la lune, au front du jour,
Que nulle étoile n’escorte,
Au soleil, c’est mon amour,
L’enfant plus pâle que blanche :
Beau fruit mourant sur la branche !


Mais quand la nuit est levée
Je vois la chère Eprouvée
Qui n’en rayonne que mieux
Dans sa pâleur ravivée.
Et ce m’est délicieux
Comme l’aube de la lune
Aux voyageurs de fortune !


C’est le plus doux des visages :
La lampe des Vierges sages
Brûle avec cette douceur.
Esprit des pélerinages,
Voix de mère et cœur de sœur !
J ai donné ma vie à celle
dont la pâleur étincelle !