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son fauteuil attend ses bras abandonnés,
Jonche d’histoire ancienne et de rayons fanés
La terrasse aux baisers de la maison mangée
Par la seule longueur de ses cils ombragée.
Qu’il m’est bon chaque nuit blanchissante, où les yeux
Prennent les maisons pour un semis précieux
De pierres, au lointain tel qu’un amas de voiles ;
Et lorsque sa voix semble attirer les étoiles,
Qu’il m’est bon, de trouver après l’essor banal,
Ce coin frais loin des yeux qui me firent du mal.
Et ses yeux mariant l’éclair des mers fleuries
À la teinte des prés, enclos de métairies,
Je vois le vieux décor d’avant hier reculé.
N’entends-je pas en moi mourir une musique ?
Ah ! pour tout ce bonheur paresseux et physique
Je ne veux, bel été, que ta nuit de bluet,
Vers qui, les avrils froids, mon âme refluait.
Je veux taire un jardin de mes bonnes pensées.

. . . . . . . . . . . . . . .



Ce matin, nous irons te cueillir des pensées
Veux-tu ?
Veux-tu ? Promenons-nous.
Veux-tu ? Promenons-nous. Vers le passé fiévreux
Revoles-tu ? vois-tu la sainte et ses yeux creux
Couvant l’amour en pleurs et la mort sous leurs franges
Cela se paie, avoir sa mère avec les anges !
Ce fut vite une morte entre quatre cyprès,
Misère ! et nous vivons absents d’elle et tout près :