— Eh bien ! cher monsieur J.-G.-N., nous pouvons, je crois, vous appareiller.
— Si vous voulez. J’ai un millier de vers à peu près semblables à ceux que vous venez de lire. Je les appelle mes caserniers. Je ne trouve pas d’éditeur : L… ne les trouve pas intéressants ; J… me demande 500 francs. N’estimez-vous pas cela absurde ?
— Tout à fait.
— Adieu, monsieur, à demain.
Quelques heures plus tard, je pris chez mon concierge une liasse de papiers. C’étaient les vers annoncés de J.-G.-N. Ils valaient tous à peu près ceux tracés sur la porte de la caserne. Le lendemain, au ministère, interrogeant les uns et les autres, — les réponses que j’obtins me semblèrent unanimes.
Et ce rêveur, ce morose, renâclant sur la besogne, griffonnait de temps à autres des vers peu convenables ; le chef de division, Magnabal, le qualifiait de mauvais employé ; ses camarades le traitaient de « Loufoque » ; son sous-chef disait : « Pour être un fou, c’en est un ; mais j’estime qu’il y a quelque chose d’intéressant dans cette tête soucieuse et triste. »
II
Je quittai le ministère vers 1880 et pendant dix-huit mois n’entendis plus parler de J.-G.-N. Nous ne nous