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sent ceux qui ne valent pas la peine d’être nommés.

Celui-là met son étude à retarder les travaux de l’Assemblée ; à embarrasser ses opérations. Il épie l’occasion de lui faire faire quelque fausse démarche. Il cherche à troubler les délibérations par la fureur ; et quand il est vaincu, il appelle l’intrigue à son secours, pour renouer la partie. Ennemi déclaré de la constitution, il n’a rien négligé pour en troubler l’établissement. Il n’oublie rien pour en ébranler les bases depuis qu’elles sont assises.

C’est ainsi que les membres de cette ligue, saisissant l’occurrence d’une motion imprudente, se sont tout-à-coup enflammés d’un amour furieux pour une religion dont, au fond, ils se soucient fort peu. Eh ! Qui donc croira aux pieuses craintes d’un infâme abbé Maury, pour cette religion dont il se joue ? N’est-il pas risible de voir les Cazalès, les Foucault, les Virieu, et autres de cette espèce, trembler pour notre salut ? Cependant ces Messieurs, après avoir été rêver, chacun chez sa maîtresse, au moyen de défendre cette sainte religion, que personne n’attaquoit, se sont réunis avec appareil dans un temple divin, pour tâcher d’armer pieusement le peuple au nom du seigneur. Quelle onctueuse prédication nous aurions entendue ! Mais le diable se fourre partout. Des sifflets maudits ont troublé le prône, et dispersé les apôtres. Indigné de nous voir aussi irréligieux, il nous ont donné le sermon par écrit, afin de tâcher de nous ramener au bercail. Malheureusement nous sommes à-peu-près sourds ; ou du moins nous n’avons point été dupes de nos nouveaux