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Tandis qu’il profite de la confiance dont le monarque l’honore, et qui augmente de jour en jour, pour travailler conjointement avec lui à ramener de toutes les manieres le calme public ; tandis qu’il épuise, avec son roi, toutes les ressources de son ingénieux patriotisme pour r’ouvrir les atteliers, pour relever les manufactures et rendre de l’activité au commerce, la faction prêche le désordre ; elle le propage au loin par ses émissaires ; elle souffle la discorde dans nos districts, et affoiblit l’union de l’armée avec son commandant.

Enfin, car il faut que je décharge mon cœur, je la vois, quand elle sent que la victoire va demeurer au parti patriote, se coaliser à point nommé avec la cabale aristocratique ; je la vois unir ses efforts à ceux de cette cabale pour prolonger l’anarchie en retardant la constitution.

Ainsi ces hommes que le peuple, trop flatté par eux, regarde comme ses plus vaillans athlètes, se sont-ils rangés du côté aristocratique pour empêcher, ou discréditer d’avance les assignats, parce qu’ils offroient aux finances une ressource qui, relevant la confiance, devoit rappeler le crédit ; et, par conséquent, détruire l’anarchie.

Ainsi, dans la discussion de l’ordre judiciaire, ont-ils encore suivi les mêmes drapeaux, pour essayer de faire adopter par l’assemblée un systême théorique, dont l’exécution, nécessairement impossible, devoit encore retarder le rétablissement de la paix.

Et voilà ce qu’il faut craindre de ces esprits inquiets et forcenés par ambition ! Ils ont paru