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Je les entends prendre hautement la défense du duc d’Orléans : rappeller avec emphase les actes de patriotisme auxquels il s’est livré avec ostentation, (pour couvrir son jeu) les faire jouer avec les inculpations dont il est l’objet, et qu’ils veulent bien appeler vagues, et chercher ainsi à effacer les unes par les autres.

Hélas ! Je voudrois de tout mon cœur qu’ils eussent raison. Je le voudrois pour l’honneur François, pour le nom de Bourbon. Mais le doute est difficile sur ce point.

J’en conclus donc, malgré mon indulgence naturelle, que mes héros tiennent par quelque coin à cette affaire, puisqu’ils veulent en écarter la lumiere : s’ils sont trompés, je les plains, il nous font bien du mal avec de bonnes intentions. Mais s’ils ont intérêt de soutenir la faction ! Mais s’ils ne désesperent point encore de ses projets !

Ce qui vient encore me dessiller les yeux, et me confirmer dans mes conjectures, c’est leur désertion subite, c’est leur rupture soudaine avec les vrais patriotes. Ils s’éloignent des la Fayette et des la Rochefoucaud. Seroit-ce parce que, si la Fayette et la Rochefoucaud sont les premiers, les plus fermes soutiens de la liberté, ils sont en même-tems les plus grands ennemis de l’anarchie ? L’un ne prêche que la concorde et l’union : l’autre maintient fermement la paix et la tranquillité.

On le contrarie autant qu’on peut ; on lui suscite le plus d’affaires qu’il est possible.

Tandis que ce général, à la vigilance duquel nous devons les momens de repos dont nous jouissons, veille pour notre tranquillité, la faction s’agite en tout sens pour la troubler.