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chie. Cet amour suppose nécessairement dans ceux de ce parti, un motif ; ce motif, ou leur est personnel, ou leur est suggéré ; ou bien ils ont, pour eux mêmes, des intentions factieuses, ou bien ils servent quelqu’ambitieux puissant, à la fortune duquel ils croyent encore utile de s’attacher.

Je suis mes acteurs ; je ne les quitte plus. Je les surprends déclamant avec violence contre le tribunal de leze-nation. Et quand ? au moment où il fouille les horreurs qui ont souillé la nuit du 5 au 6 octobre dernier. Dans le moment où il rassemble les fils de l’intrigue d’où sont sorti ces saturnales sanguinaires qui devoient priver la France de son Roi, et renverser la monarchie. Dans le moment où ce tribunal recherche les auteurs et les adhérans de ce complot régicide.

Je vois les chefs du parti, vivant dans la plus grande familiarité avec les Linguet, les Marat ; avoir avec ces turbulens des conférences réglées ; souffler avec eux le feu dont on veut embrâser la capitale ; disposer les ressorts qui doivent mettre le peuple en action, et le soulever contre les magistrats dont on veut arrêter la poursuite. Je les vois exhalter un Saint Huruge, être remuant et séditieux, ennemi de la vertu par caractere, et de la subordination par intérêt.

Je les entends dire et faire répéter en tous lieux, que les factieux auteurs de la nuit lamentable marquée dans notre histoire en caractere de sang, ont droit à notre reconnoissance ; qu’en les supposant coupables, il faut leur pardonner en faveur des suites heureuses de leur entreprise.