un Robespierre, qui ont tout fait pour notre liberté, et auxquels nous devons un grand tribut de reconnoissance.
Les malins disent qu’ils étoient conduits par l’envie de faire parler d’eux. Les méchants ne leur laissent pas même le motif de l’amour-propre, et leur donnent celui de l’intérêt. Enfin les médisans soutiennent qu’ils n’ont jamais agi que d’après les instructions qu’ils avaient reçues d’un certain personnage. Auroit-on abusé de leur patriotisme pour les égarer ? auroit-on pu les séduire ?
Pour moi qui, à mon petit tribunal, n’ai jamais sondé la pensée, je les juge d’après leurs actions.
Quand je vois ce parti, outrant toutes les idées, exagérant toutes les opinions, prêchant une doctrine hardie, qui ne sert qu’à exalter les hommes, sans les éclairer, saisir toutes les occasions de flatter le peuple, défendre sa licence et louer jusqu’à ses excès, il se forme des nuages dans mon esprit sur sa sincérité. Mon attention redouble : j’épie de près sa conduite.
Je m’apperçois qu’il rompt, en visiere, à tous les mouvemens des vrais amis de la liberté ; qu’il cherche à déconcerter leurs démarches : qu’il multiplie les obstacles aux efforts que font les vrais patriotes pour calmer le peuple, pour organiser les départements, pour sauver enfin les débris de la fortune publique, en mettant en action tous les rouages de la constitution.
Malgré toute ma bonhommie, je ne puis m’empêcher de remarquer, dans cette conduite, un amour extraordinaire de l’anar-