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plus d’affirmer que même chez les Dieux, qui par nature diffèrent si profondément entre eux, les perfections et les vertus sont les mêmes, et, sous ce rapport, les assertions de nos adversaires se trouvent n’avoir aucun sens. Cependant la prudence est une vertu humaine ; elle est, comme le disent nos adversaires, la science de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire. C’est pourquoi, là où il est possible de ne pas faire quelqu’une des actions qu’il faut faire, là il y a place pour la science de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire. Que toutes choses, au contraire, arrivent fatalement, et la connaissance de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire devient inutile. De quel usage, en effet, peut être une telle connaissance à ceux qui ne veut se garder de rien de ce qu’ils font ? Mais si une telle science n’offre aucune utilité, la prudence est mise à néant. Au lieu donc de conclure que, s’il n’y a pas de destin, il n’y a pas de prudence ; il est bien plus vrai de conclure que, s’il y a un destin, la prudence n’est pas. Effectivement, par la même raison que