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il ne faut pas faire. Mais ce qu’il faut faire, c’est le bien ; ce qu’il ne faut pas faire, c’est le mal. Si donc tout n’arrive pas fatalement, il n’y a ni bien ni mal. Or le bien est beau, le mal honteux ; le bien est cligne de louange, et le mal mérite le blâme. Conséquemment, si tout n’arrive pas fatalement, il n’y a ni actions qui soient dignes de louange, ni actions qui méritent le blâme ; et s’il en est ainsi, il n’y a ni louange ni blâme. Mais nous récompensons ce que nous louons, et nous punissons ce que nous blâmons, et récompenser c’est honorer, punir c’est corriger. Si donc toutes choses n’arrivent pas fatalement, il n’y a lieu ni de rémunérer, ni de re-dresser. Cette argumentation, qui n’est encore qu’un artifice d’école que nous avons déjà signalé, succombe évidemment aussi sous les raisons que nous avons déjà produites. Premièrement, en effet, qui accorderait fa-cilement cette assertion si tout n’arrive point fatalement, l’ordre du monde n’est plus assuré ni inviolable, parce qu’alors il y a des choses qui arrivent nécessairement et d’autres éventuellement ; celles-ci naturellement