Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/336

Cette page n’a pas encore été corrigée

le conserver ; ne s’apercevant point qu’en accusant leurs contradicteurs de mettre à néant ce libre pouvoir, ils tombent précisément dans l’erreur qu’ils pensent éviter. Si en effet il n’y a ni récompenses ni châtiments, il n’y a non plus ni louange ni blâme ; s’il n’y a rien de tout cela, il n’y a ni bonnes ni mauvaises actions ; s’il n’y a ni bonnes ni mauvaises actions, il n’y a ni vertu ni vice ; et s’il n’y a rien de tout cela, nos adversaires affirment qu’il n’y a pas de Dieux. Mais cette première proposition, qu’il n’y a ni récompenses ni châtiments, est, comme nous l’avons démontré, une conséquence de ce que toutes choses arrivent fatalement. Il faut donc rejeter, comme absurde et impossible, la proposition finale que toutes choses arrivent fatalement, d’où il suivait qu’il n’y a ni châtiments ni récompenses.