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ordonnent ce qu’il faut faire, qui défendent ce qu’il ne faut pas faire, l’utilité de ces lois n’en est pas moins abolie, du moment qu’il ne dépend pas de nous de conformer à leurs prescriptions les actes que nous accomplissons en vertu de l’appétit, attendu que des causes nous enveloppent qui nécessairement nous poussent et nous portent ailleurs. Mais anéantir par une fatalité semblable l’utilité qui résulte des lois, c’est anéantir les lois mêmes. Car, une fois de plus, quelle utilité présentent des lois, auxquelles le destin nous ôte le pouvoir d’obéir ? il ne s’ensuit donc pas de ce qu’il y a un destin, qu’il y ait une loi. Loin de là ; ce sont choses contraires que le destin et la loi, s’il est vrai que la loi ordonne ce qu’il faut faire et défende ce qu’il ne faut pas faire, parce qu’il est constant que ceux qui agissent ont le pouvoir d’obéir à ses commandements. C’est pourquoi aussi la loi punit, comme coupables, ceux qui ne lui obéissent pas, et récompense ceux qui lui obéissent, comme ayant mérité ; tandis que la doctrine du destin qui implique que toutes choses arrivent nécessairement