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quel moyen de soutenir encore qu’ils agissent mal ou bien ? il ne dépend en effet de personne d’être dans la disposition d’où il suit que, certaines circonstances étant données, il se trouve porté à agir d’une certaine façon, non plus que de faire que ces circonstances soient telles. Aussi ne songe-t-on à adresser aucun reproche aux animaux privés de raison. Supposez donc un homme qui a été conduit à agir par suite de sa disposition et des circonstances. Comme évidemment il n’était pas maître qu’il n’en fût pas ainsi, il n’est plus possible de dire, à propos de ses actes, qu’il a mal agi, ou qu’il a bien agi. Quant aux éloges et aux blâmes, aux châtiments et aux récompenses qui se rapportent aux mauvaises et aux bonnes actions, il est manifeste, ainsi que nos adversaires eux-mêmes en conviennent, que si on met à néant le bien et le mal, on met à néant du même coup toute récompense et toute punition. Pour ce qui est des Dieux, ce ne serait point parler correctement que de dire qu’ils agissent bien ; mieux vaudrait dire qu’ils font les biens. Bien agir suppose