Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

ni en accord avec la réalité et l’évidence. Ce n’est pas tout : à l’aide d’une argumentation pareille, il n’est pas d’impossibilités dont nos adversaires ne puissent prouver la réalité, sous prétexte qu’il est conforme à la raison que les Dieux ne les ignorent pas. Par exemple, en partant de ce principe qu’il est absurde que les Dieux ignorent de quelle mesure est l’infini, on pourrait conclure qu’il est possible de savoir de quelle mesure est l’infini, et, si cela est possible, que l’infini admet une mesure déterminée. Effectivement, que cela ne fût pas, et les Dieux eux-mêmes ignoreraient de quelle mesure est l’infini. Mais si prévoir les choses à venir, c’est les connaître telles qu’elles sont (car prévoir est autre chose que faire), il est évident que prévoir les possibles, c’est les prévoir en tant que possibles. Ce n’est plus en effet, parler de prévision, que parler du possible comme de quelque chose qui doit nécessairement être. Les Dieux eux-mêmes auront donc la prévision des possibles en tant que possibles, d’où il suit qu’une telle prévision n’entraînera