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en effet que, si des gens, de maladifs qu’ils étaient naturellement, deviennent bien portants par le soin qu’eux-mêmes ont eu de leur santé, nous les louons, pour avoir fait à eux-mêmes l’attention convenable, attention d’où il suit qu’ils ne sont pas malades, tandis que nous ne lotions pas ceux qui, naturellement bien portants, ne doivent pas à des soins ni à de la prudence leur bonne santé, nous contentant de les féliciter de ce qu’ils goûtent, sans prendre aucune peine, un bien, dont d’autres se réjouiraient, même au prix de précautions laborieuses ; de même ferions-nous et plus encore relativement aux vertus, si c’était de la nature que procédassent les vertus. Et c’est précisément ce que nous faisons à l’égard des Dieux. Mais pour nous, il n’en peut être ainsi, et nous ne devons pas demander de la nature l’impossible, la nature étant elle-même la mesure du possible et de l’impossible. Qu’est-ce effectivement que la vertu ? La perfection et le suprême degré de la nature propre de chacun. Or il est impossible que dans ce qui est imparfait se rencontre la perfection ; mais