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Chapitre XXVI

Nous le reconnaissons, il n’est point déraisonnable de douter qu’il y ait en nous un libre pouvoir tel que l’imagine l’opinion irréfléchie et commune des hommes. Mais s’arrêter à ces doutes comme à des certitudes ; ne pas tenir compte des faits les plus manifestes ; ne voir dans la vie humaine qu’une vaine apparence et un jeu, enfin mettre tout en œuvre pour soutenir ces doutes, voilà ce qui va de tout point contre la raison. Alors même en effet qu’on ne parviendrait pas à réfuter quelques-uns des arguments de Zénon contre le mouvement, faudrait-il donc nier le mouvement ? Non, assurément. Car l’évidence même de la chose est plus puissante pour forcer notre adhésion,