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que devient, chez ceux qui sont réputés pieux, leur piété envers les Dieux, s’il n’est pas en leur pouvoir de ne pas faire ce qu’ils font en se montrant pieux ? Comment expliquer que les gens pieux obtiennent des Dieux plus que les autres hommes, puisque, avant même qu’ils fussent nés, les principes de leurs actes de piété étaient irrévocablement certains ? Comment enfin ne voit-on pas qu’à professer une doctrine de fatalité, on met à néant l’art de la divination, en mettant à néant l’utilité de la divination ? Qu’apprendre en effet des devins, ou quelles précautions nous suggérera ce que nous en aurons appris, s’il ne nous est possible d’apprendre et si les devins ne peuvent nous révéler que cela seul, que bien avant no-tre naissance, il était nécessairement arrêté que nous apprendrions et que nous ferions ou que nous ne ferions pas ? Évidemment, nous ne sommes pas maîtres de nous conformer aux avertissements des Dieux, si les causes des actes que nous devons accomplir ont été à l’avance déterminées.