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pouvoir, à savoir ce qui arrive avec notre concours. Effectivement, qu’on remarque, disent-ils, que les natures des êtres et des faits diffèrent entre elles et sont diverses. Par exemple, les natures des êtres animés et des êtres inanimés ne sont pas les mêmes, non plus que les natures de tous les êtres animés. Car les différences de formes chez les êtres marquent aussi les différences de leurs natures. Or, ce que produit tout être répond à la nature propre de cet être ; ce que produit la pierre, à la nature de la pierre ; ce que produit le feu, à la nature du feu ; ce que produit l’animal, à la nature de l’animal. Nos adversaires ajoutent que rien de ce que produit un être conformément à sa nature propre ne peut être autrement, mais que tout ce qu’il produit arrive forcément et de toute nécessité. Non pas que cette nécessité soit violence. Mais du moins cette nécessité exige que ce qui n’est pas naturel ne puisse pas être, le concours des circonstances étant tel qu’il devient impossible qu’un être n’en subisse pas l’influence ; impossible, par suite, qu’un être soit mû différemment