Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée

ce qui arrive nécessairement ne pouvant être éternel par cela seul qu’il arrive, non plus que l’énonciation dont on se sert alors n’est nécessaire, puisque ce qu’elle exprime ne l’est pas. Aussi bien toute énonciation où est compris le nécessaire n’est pas nécessaire, car elle n’a par elle-même d’autre nécessité que de ne pouvoir tomber du vrai dans le faux. Là donc où il n’y a pas nécessité, rien n’empêche qu’il y ait vérité, comme lorsqu’on dit : « Demain il y aura une naumachie. » Mais si on considère comme nécessaire ce qui ne l’est pas, en y ajoutant le caractère de la nécessité, cela cesse d’être vrai. D’autre part, si une chose ne devient pas nécessaire parce qu’on ajoute qu’elle se fait nécessairement, cette même chose n’en demeure pas moins vraie, comme si on n’eût point ajouté cette supposition de nécessité. C’est pourquoi cette énonciation que nécessairement il y aura une naumachie sera vraie, lorsque demain aura eu lieu la naumachie. Mais si c’est nécessairement, ce n’est pas éventuellement. Car s’il est vrai que demain il y aura