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TRAITÉ DU DESTIN.

CHAPITRE II.

Tout d’abord, qu’il y ait un destin et que ce destin soit cause que des événements se produisent d’une manière fatale, c’est ce que témoigne assez la croyance innée du genre humain. Ce n’est pas en effet un pur néant ni un principe d’illusion que la commune nature des hommes, qui les porte à s’accorder entre eux sur certaines questions, à moins que, pour vouloir sauver de la contradiction des idées préconçues, ils ne se croient obligés de tenir un autre langage. Aussi Anaxagore de Clazomène lui-même, quoique d’ailleurs il ne se trouve pas au dernier rang parmi ceux qui se sont appliqués à la philosophie naturelle, ne mérite-t-il point créance, quand il s’élève