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ALEXANDRE D’APHRODISIAS.

hommes la notion mal définie de destin[1]. En revenant de la sorte à l’antiquité, Grotius tâchait, ce semble, d’oublier les odieux débats qui divisaient ses contemporains ; ou plutôt, à une théologie complice du despotisme, il opposait les protestations irrécusables de la conscience et de la science.

De son côté, en 1812, dans les séances du 22 mai et du 12 octobre, Daunou lisait à l’Institut un Mémoire où il examinait « si les philosophes ont considéré le destin comme une force aveugle ou comme une puissance intelligente[2] ». Dans ce travail, Daunou ne se contente pas de consulter les systèmes des six classes de philosophes qui ont, suivant lui, admis le destin : 1o  les Pythagoriciens ; 2o  les Platoniciens ; 3o  les Aristotéliciens ; 4o  les Stoïciens ; 5o  les Astrologues dits mathématiciens ; 6o  les Chré-

  1. Cf. Petr. Frid. Arpe. Theatrum Fati, sive notitia scriptorum de providentia, fortuna et fato. Roterodami, 1716, in-12. Notamment p. 21.
  2. Cf. Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. XV, p. 48 et suiv.