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AVANT-PROPOS.

méritait qu’on s’arrêtât à ses doctrines, et peut-être aussi semblera-t-il que celui de ses écrits que j’ai choisi pour le traduire n’était pas trop indigne de passer dans notre langue.

Depuis l’ère chrétienne jusqu’à la renaissance, Alexandre occupe assurément, parmi les philosophes proprement dits, le rang le plus considérable. Ce n’est point, il est vrai, un génie de la race de Plotin et de Proclus. Car on ne rencontre chez lui ni l’imagination enflammée, ni la puissance méditative, ni la science enthousiaste de ces deux chefs d’école, qu’on pourrait appeler les derniers des Grecs, ou mieux encore les derniers des anciens. Toutefois, je ne crains point d’affirmer qu’en somme Alexandre n’en a pas moins exercé sur le mouvement des intelligences une influence égale, sinon supérieure à