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du Libertinage.

avec plaiſir des galans ; il lui tiennent des diſcours trop flatteurs pour qu’elle ſonge encore à les éviter : quand on lui parle, ſes yeux ne ſont plus timidement baiſſés. « Seroit-ce un crime, ſe dit-elle tout bas, d’écouter un inſtant des choſes qui nous font tant de plaiſir ? Hélas ! il ſeroit difficile de n’être pas coupable. Non, je ne fais rien de criminel. On eſt ridicule lorſqu’on eſt trop ſauvage. On parle aux hommes, on les écoute, & c’eſt tout. Plût au ciel qu’on ne fît jamais plus de mal » !

C’eſt ainſi que notre héroïne s’humaniſe petit-à-petit ; & quand même elle eût penſé différemment, elle auroit excepté Lucas. Elle n’étoit contente qu’avec lui. Son trouble, ſon