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du Libertinage.

Dame Mathurine, mere de Lucette, eut une grande diſpute avec ſon mari. Il s’aviſa de trouver mauvais qu’elle parlât à certain fermier du canton : la bonne femme prit un ton de maîtreſſe ; le pauvre mari, crainte de devenir ſourd, fut obligé de lui céder, il ſe ſauva comme il put, & prit le parti de ſe taire. Mathurine ne jouit guères de ſon triomphe ; elle avoit tant crié, tant clabaudé, tant fait d’hélas, tant vanté ſon innocence, qu’elle en eut une fluxion de poitrine. Lucette, en fille tendre, voulut la ſecourir & veiller auprès d’elle. Elle reçut avec joie la permiſſion de reſter avec ſa mere juſqu’à la fin de ſa maladie.

Tout le village lui fit fête ; chacun s’empreſſoit de la voir. On ne