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du Libertinage.

ſoit des larcins amoureux… Combien de fois crut-elle être auprès de Lucas ! Tantôt elle s’égaroit avec lui dans des bocages épais ; tantôt il lui diſoit les choſes les plus tendres, il la preſſoit dans ſes bras, il l’accabloit de careſſes, il confondoit ſon ame dans la ſienne. Lucette, malgré ſa ſageſſe, maudit ſouvent l’inſtant du réveil, qui diſſipoit une ſi douce erreur.

Les ſonges, enfans du plaiſir, laiſſent après eux un ſentiment de volupté auquel notre ame s’abandonne. Un doux penchant nous porte à la tendreſſe ; nous ſoupirons, l’Amour s’en apperçoit, & triomphe.

Jadis Lucette frémiſſoit à l’approche d’un homme. Elle baiſſoit modeſtement les yeux ; elle étoit inſen-