Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
Les progrès

tes leurs forces pour emporter une place rebelle : ils réſolurent, chacun dans leur particulier, de faire leur déclaration.

Le valet-de-chambre, que ſon état approchoit plus ſouvent de Lucette, fut le premier qui lui prononça ſa harangue. « Beauté divine, lui dit-il, » mon cœur vous trouve toute adorable. J’ai déja perdu les trois quarts de mon embonpoint. Il ſeroit infâme de cauſer la mort d’un homme tel que moi. Jettez ſur ma perſonne un regard délicieux ; plongez-moi dans une douce extaſe, de laquelle je ne ſortirai que pour y retomber de nouveau. Je vous jure l’amour le plus tendre, le plus brûlant, que deux beaux yeux aient jamais fait naître. » Lucette avoua,