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Les progrès

ter ; il lui témoigna la douleur d’être long-tems privé de ſa préſence ; & l’aſſura qu’il prenoit la liberté d’être toujours ſon ſerviteur. Les diſcours de Lucas n’avoient pas l’élégance de ceux qu’on tenoit au château, mais ils plurent davantage à notre héroïne. Elle l’aſſura qu’elle lui vouloit du bien. Lucas fut enchanté : on voyoit briller dans ſes yeux la joie & les deſirs. Il ſe hazarda de faire quelques careſſes, on ne ſe fâcha pas ; il redouble, on ſoupire ; il s’émancipoit, mais enfin Lucette l’arrêta, & lui ordonna de la laiſſer pourſuivre ſon chemin toute ſeule. Le pauvre garçon fut obligé de lui obéir.

Mon héroïne, échappée encore à ce danger, vit avec plaiſir & avec