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du Libertinage.

ſon hiſtoire, elle réſolut d’être ſage & de fuir les garçons. Ce ne fut qu’avec peine qu’elle s’éloigna de ſon cher ami. Le pauvre Lucas penſa mourir de douleur, lorſqu’il éprouva ſes cruautés. Il avoit l’ame bonne, il ſe réjouit, lorſqu’il ſçut que Mondor venoit de la faire une groſſe Dame. Lucette ne pouvoit s’empêcher de ſonger à Lucas. Elle ſoupiroit, & auroit bien voulu lui parler quelquefois. Un jour, qu’elle alloit au village prochain, elle eut le bonheur de le rencontrer. Il l’aborda chapeau bas, avec tout le reſpect poſſible. Lucette ſçavoit l’uſage du monde, elle n’étoit plus ſi farouche, & n’avoit garde de fuir les garçons. Lucas déploya ſon éloquence champêtre pour la félici-