Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
Les progrès

teur une petite foibleſſe de mon héroïne. Je la croyois de peu de conſéquence ; je m’apperçois que j’étois dans l’erreur. La vérité, dont je fais profeſſion, m’oblige à ne rien taire.

On ſe rappellera que Lucette avoit gardé les moutons, & n’étoit qu’une petite payſanne, avant d’entrer chez Mondor. Lucas conduiſoit ſon troupeau dans la même plaine où Lucette menoit le ſien. Tous les deux jeunes & villageois, ils s’occupoient à jouer à des jeux innocens. Ils ignoroient le plaiſir que l’on peut goûter lorſqu’on eſt deux. Il s’embraſſoient avec joie, & bornoient là tous leurs plaiſirs. Lucette s’accoutuma à voir Lucas, elle ne pouvoit vivre ſans lui ; lorſque ſa mere lui eut appris