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du Libertinage.

que les diſcours des domeſtiques, ſur-tout l’air galant de certain valet-de-chambre, & les careſſes que lui faiſoient l’Abbé, le Marquis & Mondor ; enfin, que tout ſe réunit pour l’ébranler vivement. Ce valet-de-chambre appartenoit à d’Arneuil ; ils s’imitoient ſi bien l’un & l’autre, le domeſtique attrappoit ſi bien les airs étourdis du maître, que, lorſqu’ils étoient enſemble, on croyoit voir deux Seigneurs élégans.

Lucette ſe ſentit tout-à-coup agitée, un feu violent s’empara d’elle, ſes regards devinrent plus vifs & plus timides, le mouvement de ſa gorge devint plus précipité : ſa vivacité ordinaire ſe changea en une douce langueur : la nuit, le ſommeil fuyoit loin de ſa paupiere ; elle ne