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du Libertinage.

nouit. C’étoit la mère de Lucette.

Elle venoit à Paris, afin de ſe réjouir avec eux. Pluſieurs bonnes gens de ſon Village, l’accompagnoient. Elle s’étoit donné tant de mouvement, qu’elle avoit appris leur demeure. On avoit eu la cruauté de lui cacher leur triſte état. Quel ſpectacle pour une mère ! Après avoir repris l’uſage de ſes ſens, elle contempla long-tems en ſilence, l’affreuſe ſcène qui frappoit ſes regards. Immobile, entre les deux grabats de nos déplorables Époux, elle jettoit des yeux baignés de larmes, tantôt ſur l’un, tantôt ſur l’autre. Elle voyoit ſa fille, & la cherchoit encore. Lucette, en reconnoiſſant ſa mère, s’étoit couvert le viſage de ſes mains ; elle vouloit