Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/540

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
Les Progrès

qui t’entraîne avec lui. Tu dois abhorrer l’artiſan de tes chagrins, ceſſe de me regarder avec des yeux attendris ; laiſſe-moi mourir ſans me plaindre ; ne prononce mon nom qu’avec horreur ».

C’eſt ainſi qu’ils ſe faiſoient les derniers adieux. Ils touchoient au terme fatal de leur vie ; le jour alloit s’éteindre à jamais pour eux. Leur ſang circuloit à peine ; ils n’articuloient plus que des ſons confus ; les ombres de la mort les environnoient déja, lorſqu’un grand bruit ſe fait entendre dans l’eſcalier ; une foule, de gens montent avec fracas ; une femme s’écrie, où ſont-ils ces pauvres enfans, que je les voie. Elle arrive, elle entre ; nos moribonds pouſſent un foible cri ; & elle s’éva-