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du Libertinage.

Souvent, chacun d’eux s’accuſe d’être le ſeul Auteur de tout ce qui leur arrive. « Je t’ai perdu, malheureuſe que je ſuis, s’écrie Lucette, d’une voix étouffée. Les maux que je te vois ſouffrir, redoublent les miens. Sans moi, tu jouirois d’un ſort agréable. C’eſt ton Amante qui te prive du bonheur, & qui t’arrache le jour. Daigneras-tu me pardonner ? Qui peut appaiſer mes juſtes remords ! crie Lucas en ſanglottant. J’ai plongé dans un abîme de douleurs, une infortunée, qui, ſans moi, goûteroit les charmes du repos. J’ai corrompu ſon innocence. Je l’ai conduite de foibleſſes en foibleſſes, de misère en misère. Déteſte, mon aimable Lucette, le criminel