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du Libertinage.

poitrine foible ; une voix caſſée & mourante ; tout cela annonçoit les progrès du mal. Leur corps dépériſſoit chaque jour. Enfin, ils ne peuvent plus ſe ſoutenir ; ils n’ont qu’un ſouffle ; leurs jambes tremblantes s’affoibliſſent à chaque pas. Le moindre mouvement leur arrache des cris. Ils ſe partagent leur lit de douleur ; un peu de paille, c’eſt tout le ſuperflu qu’il leur eſt poſſible de ſe donner. Ils tombent, & s’étendent en gémiſſant, ſur ce funeſte grabat.

Ils appellent la mort avec des cris plaintifs ; elle tarde à ſatisfaire leur impatience. Une criſe, un redoublement terrible, leur fait eſpérer qu’elle s’approche. Alors, le repentir vient déchirer leur cœur ; ils craignent de lever les yeux vers le