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du Libertinage.

cette ſe trouvèrent devoir trois fois plus.

Les malheureux dont j’écris l’hiſtoire, traînoient leurs jours dans les chagrins affreux, & dans les plus vives allarmes. Ils craignoient à chaque inſtant, d’être arrachés de chez eux, & conduits avec ignominie dans le fond d’une priſon, où l’indigence & le déſeſpoir auroient bientôt terminé leur vie. Les avides Créanciers eurent recours à un moyen plus doux, afin d’être rembourſés. Ils les dépouillèrent de tout ce qu’ils poſſédoient ; on enleva leurs meubles ſans aucune pitié ; on les vendit à vil prix avec éclat ; on les réduiſit à la dernière extrêmité ; on leur laiſſa à peine un méchant grabat.