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Les progrès

trouver tête à tête avec Lucette ; il fit ſi bien que, ſans qu’on eût lieu de le ſoupçonner, il put l’entretenir en liberté.

Notre héroïne continua d’être une Lucréce ; elle fut ſourde aux belles paroles du Financier qui, s’enflammant de plus en plus, voulut prendre quelques libertés ; ſon prodigieux embonpoint l’embarraſſe : après avoir ſué vainement, il fut obligé d’abandonner ſa proie. Enfin pour derniere reſſource, il préſenta à Lucette un ſac plein d’or, qu’elle eut la modeſtie de refuſer.

Le Lecteur jugera par ce trait inouï, que mon héroïne n’étoit jamais ſortie de ſon village. Il eſt rare de voir un Financier ſoupirer vainement ; une fille de ſeize ans d’une