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du Libertinage.

& par crainte de la chagriner tout-à-fait, qu’il jette ſur elle un regard demi-amoureux, qu’il ſe réſout de ſatisfaire quelquefois aux loix du mariage. Il la fait reſſouvenir ſi rarement qu’il eſt ſon époux, que peu s’en faut qu’elle ne l’oublie.

Mon Héroïne fut étonnée de la conduite de ſon mari ; mais elle eut lieu de l’être davantage, lorſqu’il lui tint ce diſcours. « Ma Femme, puiſque le Ciel a voulu que vous le ſoyiez, hâtons-nous d’avoir un enfant ; c’eſt la conſolation des pères. Sachez que dès que nos vœux ſeront exaucés, nous ferons lit à part. Si par malheur nous groſſiſſions notre famille, nous la verrions mourir de faim à nos yeux. Nous pourrons laiſſer quel-