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Les Progrès

tourdir les nouveaux mariés, & de les empêcher de faire des réflexions. Comme la coutume eſt de régaler ſes amis le jour de ſes noces, & de ſe montrer prodigue lorſqu’on devroit commencer à ſe rendre économe, mes perſonnages donnent un repas ſomptueux. Ils dépenſent dans un ſoir, ce qui auroit ſuffi à les entretenir dans le cours d’une année. Je vois que l’on conduit nos époux au lit nuptial ; on les contraint de rougir à force de les accabler de propos indécens, de contes plus qu’équivoques, qu’on batiſe du nom de plaiſanteries innocentes ; mais l’uſage le veut ainſi. La Mariée ſe couche, ne ſe fait point enſeigner ce qu’elle doit faire ; l’amour & le deſir ferment les rideaux.